Placée au milieu d’un environnement de montagne, à une altitude moyenne de 900 à 1 200 m, Saint-Théoffrey est la seule commune de la Matheysine s’appuyant sur les 3 lacs naturels.
L’environnement est superbe : des lacs entourés de sommets des contreforts des Alpes (La chartreuse au Nord, l’Oisans et le massif du Grand Serre à l’Est, le Dévoluy et le Sommet de l’Obiou au sud, enfin, le Connex à l’Ouest).
Dans le schéma géographique de la Matheysine, on retrouve à l’ouest et au nord respectivement le Senepi (1769 m) et le Conest (1710 m) qui surplombent tous deux la Corniche du Drac. Outre ces grands massifs de moyennes montagnes, on remarque également une ligne de collines dites des Crêts qui s’étend du nord au sud, des Vallons de St-Jean-de-Vaulx à ceux des Mottes. C’est sur cette colline des Creys que se trouve l’une des sept merveilles du Dauphiné: la Pierre-Percée (1240 m).
Le plateau est délimité à l’ouest et au sud par le Drac, torrent qui prend sa source dans la région voisine des Hautes Alpes et qui est affluent de l’Isère. Le Drac se jetant dans le barrage de Monteynard à l’ouest. C’est d’ailleurs ce torrent qui sépare la Matheysine du Trièves au sud et du Vercors à l’ouest. Au nord, c’est la fameuse côte de Laffrey qui monte depuis Vizille située dans la vallée de la Romanche (350 m).
Quand à l’est, ce sont les massifs du Grand Serre (2141 m) et du Tabor (2390 m) qui séparent le canton de La Mure et celui de Valbonnais.
Géologie
La Matheysine est géologiquement une région très intéressante, et son bassin houiller en est une de ses multiples facettes. Le plateau est constitué d’une base de schistes cristallins sur laquelle repose la couche houillère d’où était extrait l’anthracite.
En effet dans les différentes roches présentes sur le plateau, on peut y trouver des fossiles de plantes comme par exemple les fougères, Le type de bassin houiller qu’abrite la Matheysine est un bassin dit Limnique (intra-montagneux) et qui se différencie des autres types de bassins houillers par son volume plus étroit et moins étendu. Il est ainsi caractérisé par des affaissements plus marqués rendant l’extraction de l’anthracite que plus complexe.
Les lacs
Les lacs de Laffrey, Pétichet et Pierre-Châtel se sont formés après la grande décrue glaciaire, par accumulation des eaux dans les dépressions entre les moraines laissées par les glaciers de la Romanche et du Drac. Ces dépressions d’origine glaciaire comblées progressivement durant la fonte par les limons de ruissellement ont colmaté les fonds, rendant ainsi possible la formation des marécages. C’est le cas des marais de Nantes-en-Ratier et La Mure. L’alimentation en eau des marais se fait par le ruissellement des versants, de plusieurs sources, de la nappe phréatique et de la pluie. Les lacs sont alimentés par des affluents. Une ligne de partage des eaux sépare les deux bassins versants concernés : les eaux du lac de Pierre-Châtel rejoignent le Drac, et celles des lacs de Laffrey et Pétichet la Romanche
Du nord au sud, on trouve :
le lac Mort, Lac artificiel, site hydroélectrique, d’une superficie de 30 hectares
le grand lac de Laffrey, d’une superficie de 120 hectares, le plus grand des quatre
le lac de Pétichet, d’une superficie de 70 hectares
le lac de Pierre-Châtel, d’une superficie de 98 hectares.
Espace naturel sensible
L’espace naturel sensible est de 276 hectares, et intègre une grande diversité de milieux humides : roselières, marais tourbeux, boisements en bordure des lacs, de Laffrey jusqu’aux marais de la Mure/Susville
Qu’est-ce qu’une zone humide ?
Les zones humides, selon le Code de l’Environnement, sont « des terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau, douce, salée ou saumâtre, de façon permanente ou temporaire, à végétation dominée par des plantes hygrophiles ».
Observer et parcourir des zones humides, c’est faire un voyage dans le temps, dans l’histoire du climat et du paysage.
Fonctions et usages des zones humides
Stockage et régulation de l’eau
Laboratoire vivant et mémoire du paysage
Escale pour grands voyageurs
Coffre à trésors de nos aïeux
Épuration et filtration de l’eau
Réservoir de biodiversité
Espace de loisirs et de découvertes
Les herbiers subaquatiques des lacs
Grand tapis de plantes aquatiques complètement submergées, plus ou moins grandes, certaines pouvant aller de un à deux mètres de haut. On les retrouve à une profondeur allant de un à six mètres. On des algues très particulières, granuleuses au toucher car elles contiennent du calcaire ! Les characées sont dites « peu évoluées » car elles sont apparues très tôt dans l’histoire du végétal et du vivant, sans changer d’aspect ! Leur présence témoigne d’une eau de qualité.
Flore remarquable : le potamot pectiné et le potamot perfolié, tout deux rares.
Faune : ces herbiers sont un refuge pour la faune piscicole (perches, brochets, carpes…) et pour les invertébrés d’eau douce (anodontes…)
Les étangs, les mares et les fosses
Flore spécifique des étangs et mares : phytoplancton, roseaux, massettes, iris, plantes aquatiques (myriophylle, potamot…), renoncules…
Flore spécifique des fosses : salicaires, roseaux, massettes, cresson de cheval.
Faune : de nombreux invertébrés, notamment les insectes du groupe des punaises (gerris, notonecte…) et des coléoptères (dytique, gyrin…) qui ont développé des adaptations spécifiques pour respirer, nager…, mais encore des libellules, des limnées, des amphibiens (têtards de grenouilles et crapauds, tritons), des oiseaux..
Roselières sèches et inondées
Les roselières (ou phragmitaies) inondées correspondent à un premier stade de colonisation de la végétation de plan d’eau. Inondées en permanence, elles représentent un refuge essentiel pour un grand nombre d’espèces animales. Les roselières sèches se développent principalement en arrière des roselières inondées. Elles sont inondées durant une partie de l’année (à des degrés divers) et correspondent à une phase avancée d’atterrissement (comme les prairies humides et certaines tourbières). Elles sont progressivement envahies par des populations de saules. Elles abritent quelques espèces d’oiseaux, en plus faible proportion que les roselières inondées.
Flore spécifique : ce milieu est composé principalement de roseaux (Phragmites australis). Cependant d’autres espèces peuvent s’y associer comme la grande massette (Typha angustifolia), l’iris d’eau (Iris pseudacorus), la menthe aquatique (Mentha aquatica)…Faune remarquable : râle d’eau, grèbe castagneux, bécassine des marais, rousserolle effarvatte
Faune : nombreuses espèces d’oiseaux d’eau : canard colvert, foulque macroule, grèbe huppée, fuligule miloin, fuligule morillon, héron cendré.Invertébrés : libellules, mollusques, poissons (alevins), amphibiens, couleuvre à collier…Rôle spécifique : ce milieu joue un rôle essentiel dans la conservation des espèces d’oiseaux d’eau.
Tourbières
La grande majorité des tourbières en Matheysine sont des tourbières alcalines, parfois appelées « bas marais ». (La Mure, Pierre-Châtel, Saint Théoffrey, Nantes-en-Rattier, Laffrey, Notre-Dame-de-Vaulx, Saint-Jean-de-Vaulx, Susville).
L’alimentation en eau se fait par la nappe d’eau au niveau du sol, les eaux pluviales et les eaux de ruissellement.
Flore spécifique : groupements de laîches dont la plus caractéristique est la laîche de Davall (elle définit le milieu), orchis de mai, orchis incarnat, joncs, épipactis des marais.
Flore remarquable : Le liparis de Loesel, extrême-ment rare était présent il y a quelques années.
Faune : elle est riche et variée : tarier des prés… On compte aussi de grands et petits mammifères, ainsi que des invertébrés
Prairies humides
Les prairies humides se trouvent sur des sols gorgés d’eau ou inondés à certaines périodes de l’année, à des degrés plus ou moins variables. Elles subissent un assèchement estival, on n’y observe pas d’accumulation de tourbe. On peut décliner les types de prairies humides en fonction de leur engorgement et des espèces végétales observées.
Flore spécifique : nombreuses espèces de laîches, molinie bleue, choin, potentille ansérine, reine des prés, trolle d’Europe, eupatoire chanvrine, cirse des marais, angélique sylvestre, silène à fleur de coucou… Ces prairies sont souvent colonisées par la bourdaine et le saule (notamment le saule cendré).
Flore remarquable : gentiane pneumonanthe ainsi que de nombreuses orchidées.
Faune : rousserolle verderolle, invertébrés et mammifères.
Forêts hygrophiles
Les saulaies, forêts de saules : La Mure, Nantes-en-Rattier, Pierre-Châtel, Saint Théoffrey, le pays de Vaulx, Susville
Les aulnaies et frênaies hygrophiles La Mure, Saint Théoffrey, Susville, Pierre-Châtel, Cholonge, Laffrey
L’association entre prairies, tourbières et taillis (saules, bourdaine…) offre des conditions de vie idéales pour de nombreuses espèces animales : nidification dans les bosquets et zone de chasse dans les prairies et tourbières.